D'un geste sûre, Lÿyn retira son masque. Ses cheveux chutèrent sur ses épaules dans un même temps. La ruelle était suffisamment sombre pour qu'il ne voit rien. Elle l'espérait en tout cas. Ce serait complétement stupide que de voir qu'il découvre de suite sa véritable nature. Elle pourrait être dangereuse. Pour qui, dit-elle avec un rire amer. L'une des plume du masque resta coincée dans ses cheveux tandis qu'elle continuait de pousser Cylas contre le mur. Ce manque de réaction l'étonna encore plus. Tellement qu'elle baissa légèrement sa garde. Elle savait combattre, mais contre un demi-elfe, sa puissante magie lui serait bien plus utile que toutes ses positions. La jeune femme laissa sa bouche près de l'oreille du demi-elfe. Pourquoi a-t-il fallut que son passage faible soit maintenant. Du fond de sa tombe, son grand-père doit se retourner, dépité par une petite-fille aussi stupide. Pourtant... Pourtant, son souffle devint hépatique, elle avait juste envie de se laisser allait et de ne plus combattre. Seul l'orgueil la retenait et seuls ses yeux pers semblaient moins vivants. La petite étincelle de malice si souvent présente semblait partit. Ses cheveux caressaient les lèvres de l'Assassin. Sa faiblesse devait se sentir dans tout son corps. Elle ne se sentait même plus le courage de parler. Elle avait trop peur de se trahir. Sa dernière phrase brisa toute sa réserve de fiel. Rien, elle n'était plus rien. Si même l'orguiel l'abandonnait,cette soirée pourrait bien mal finir.
C'est le moment que choisit Cylas pour bouger. Il se laissa glissait au sol. L'anguille échappa aux gestes peu assurés de l'héritière. Une petite hésitation et elle sentait déjà sa présence dans son dos. Un souffle, très léger la fit revenir à la réalité. Ce n'est pas le moment de dormir, ma vieille, s'asséna-t-elle. Ni le temps de se demander si c'est de la folie que de se parler seule. Elle imaginait parfaitement un sourire sur le coin des lèvres de sa proie. Proie ? Il était devenu prédateur en un rien de temps. L'a-t-elle eu un seul instant dans ses filets. Pas sûr du tout.
Avec la rapidité dût à son statue, il lui attrapa les poignets et la plaqua contre le mur. Elle se cogna la tête contre le mur, en silence. Elle voyait sa force, inutile de lui montrer en plus sa faiblesse. Lÿyn s'était ouverte sur une pierre irrégulière. Quelques gouttes de sang glissèrent dans bouche. Le goût métallique acheva de la réveiller. Elle n'était pas la pour dormir, par le caleçon de Demiderus. Lorsqu'il la lâcha, elle s'écroula sur le sol. C'est presque à regret qu'elle se rendit compte qu'ele était libre, dans le sens le plus large du thème.
-Et bien ton règne est fini, ma petite, qui que tu sois. Tu as de la chance, j'avais envie de m'amuser un peu aujourd'hui, après cette après-midi maussade. Sans ça, tu serais déjà morte, crois-moi. Mais dans mon extrême bonté je t'ai laissé la vie. Alors je te pose maintenant une question...  
Quel ton obséquieux à souhait. Si la jeune femme est un monstre d'orgueil, il semblerait que dans ce jeu-là,l'Assassin ne soit pas en reste. La satisfaction du fait accomplis s'entend à chacune de ses syllabes. Et ne parlons même pas de sa moue. On aurait dit un prince ayant obtenu ce qu'il voulait après une bouderie. Et cet air insolent. Si durant quelques instants, elle avait ressenti le besoin de se réfugier dans ses bras. Il est oublié, c'est plus l'envie de lui coller une raclé qui prédomine.
Lorsqu'il se mit à incantait en agitant sa main, Lÿyn faillit presque exploser de rire. Elle était assurée, cela causerait sûrement sa perte si son adversaire ne l'était pas tout autant. La défier sur le plan de la magie. Non, il fit juste apparaître son arc. En silence et sans bouger, la demoiselle fit naître un bouclier autour d'elle. Elle avait passé des mois à apprendre cette technique pour pouvoir faire de la magie en silence. Mais le résultat était à la hauteur de ses attentes : grandioses.
-Que veux tu ?
Un fin sourire s'étira sur les lèvres de la jeune femme. Il en aurait presque été mignon sans les sinistres yeux pers au-dessus. Un éclat froid avait remplacé la malice. Ses yeux disaient que la partie ne faisait que commencer. Lorsqu'elle ouvrit la bouche, c'est avec une voix des plus douces :
"-Je ne m'attendais pas à cette question en première, s'exclama-t-elle en s'époussetant. Elle glissa une mèche de cheveux derrière son oreille. Je m'attendais à ce que tu demandes qui je suis. A moins que tu ne m'es reconnue. Je suis vexée et tu es un bien piètre Assassin. Je n'ai plus rien à te demander ."
Elle se leva sans aucune gêne et réajusta sa tenue de cuir. C'était le moment favori de la demoiselle. Sa détermination était des plus farouches et ses émotions bien cadenassaient au fond de son cœur. Pas question de céder une deuxième fois devant lui. Il était tellement rare qu'elle se laisse dominer. L'héritière bluffait en disant qu'elle allait abandonner Cylas. Pas maintenant qu'elle avait réussi  à coincer cette anguille.

Il était tellement intéressant. Un sourire rêveur ourlait les lèvres de Lÿyn tandis qu'elle détaillait son interlocuteur. Il est vrai qu'il était mignon cet Assassin. Maudit sans doute, les demi-elfes n'ont jamais été bien acceptés. Ce qui ne les empêche pas d'être outrageusement puissants et doués au combat. Il avait les oreilles pointues qui apparaissaient au-dessus de ses cheveux. Elle s semblaient douces. L'héritière faillit rougir à cette pensée. Bon sang, qu'est-ce qui lui prenait ce soir. Elle était incapable de se contrôler à ce point ? Elle avait le pressentiment que tout n'allait pas ce passer comme prévu. Depuis le début, rien ne se passer comme prévu en réalité. Elle devait juste lui demander et voilà qu'elle s'enlisait dans des pensées complétement décalée et qu'elle s'enfonçait dans une discussion stérile. La partie rationnel de Lÿyn maudissait la situation et voulait s'empresser de le finir. Mais elle prenait un certain plaisir à cette discussion. Le demi-elfe est intelligent et sa conversation était particulièrement distrayante. Elle ne ressemblait en rien à celles qui habitaient les salons du palais impérial. Son regard se faisait lointain.
Elle revient directement à la réalité quand elle remarqua que cet idiot pouffer. Elle ne comprenait pas, peu habituée à ce que quiconque lui résiste. Elle savait bien qu'elle ne rentrerait pas.

-Certes. Mais en vérité j'ai déjà posé une question au même sens un peu plus tôt. Mais peut-être que mon interrogation implicite a été trop difficile à comprendre ?  

Elle accusa le coup, dès qu'il eu finit sa phrase. Qu'elle stupide fille elle pouvait faire parfois. La jeune femme se sentait tellement mal qu'elle n'avait pas réfléchit. Ne pas réfléchir ? Stupide, on se l'accordera facilement. Et elle continuait obstinément sur cette lancée. Tout ça parce que son cœur battait un peu trop vite dans sa poitrine. Mais le jeu n'était pas fini. Ô oui, ce soir, ils allaient s'amuser.

"-Ou alors, tu ne t'exprimes pas clairement ? As-tu pensé à cette possibilité ? Non, tu es bien trop orgueilleux.

Elle s'avança un peu et en murmurant des mots incompréhensibles, elle éclaira la rue d'une douce lumière bleue. Pour qu'il voie son visage comme elle connaissait chaque détaille du sien.

-Vous semblez ne pas comprendre la raison de votre survie selon mon statut... Mais comprenez que je n'aime pas les morts inutiles. J'attendrai qu'un bon prix soit offert à celui qui aura votre tête

Bel enfant, que tu peux être stupide, mais ton enseignement comblera mes lacunes. En même temps, elle se sentait irrémédiablement attiré. Elle avait envie de fermer les yeux et de se laisser bercer par sa voix, même si elle n'entonnait que des insultes. Un bain rafraichissant entre toutes ses intrigues politiques. La fin d'une lutte contre elle-même. L'héritière avait l'espoir d'être un jour vraie à ses côtés.

"-Si tu parles ainsi c'est que tu ne connais pas le mien. Ma tête pourrait être une excellente affaire pour toi, si tu juges qu'elle vaut ta mort ! Et je n'apprécie pas plus que toi les morts inutiles. "

C'était le moment ou jamais. Par simple mesure de précautions, elle renforça son bouclier, et d'un œil vérifia le terrain. Elle savait qu'elle n'aurait aucune chance en combat, sans magie. Il était trop rapide, trop fort. C'est d'ailleurs pour combler ses lacunes qu'elle avait besoin de lui.

- Dooonc. Je reprends, que me voulez-vous mademoiselle ? Soyez tranquille, je ne vous laisserai pas partir sans avoir répondu à cette pourtant si banale question. J'ai disons... Plus d'un tour dans mon sac.

Un sourire tranquille sur les lèvres, une voix amusée en pleine confrontation. Elle allait s'étonner, avant de se rendre compte qu'elle agissait de même. Chacun avait ses cartes en main. Il était temps. Il avait vu son visage et il était tellement médiatisé.

"-Tu m'as peut-être reconnue. Mais il est vrai que tu n'es qu'un demi-elfe. Je suis Lÿyn Duncan. "

L'annonce tomba comme un couperet. La voix était impassible, elle énonçait un simple fait, inutile d'en être fière. Elle était née et c'était tout. Son cœur se calma soudainement, les évènements retrouvés leur court logique.

Lÿyn Selaris-Duncan avait horreur que les choses n'entrent pas dans ses plans. Il fallait que la jeune héritière contrôle tout et tout le monde de manière à ne pas se laisser avoir. La politique avait depuis longtemps une place très importante dans sa vie. Assez importante pour avoir éclipsé tout le reste, pour la plupart. Amour, amis, famille... Seule sa place et son duché pour laquelle elle se battait si fort et depuis si longtemps comptait encore. Le bonheur ? Son bonheur ? C'était celui de l'assurance que sa terre irait bien, que le soleil et l'eau continueraient à l'enrichir et la fertiliser, de sorte que l'héritage de son grand-père soit préservé. La question se posait aujourd'hui ? Est-ce qu'elle ne faisait pas une bêtise en venant ici ? Aélys et Sennar était bien lointain et de loin, elle était complètement irresponsable. Mais au fond, personne ne se méfiait d'elle.

- Ah. Et que me vaut l'honneur de la visite de mademoiselle ?   

C'est avec la délicatesse d'une lionne que la poupée sourit de toutes ses belles dents blanches. On n'était nul part à l'abri des mauvaises fréquentations, à croire qu'un vivier s'était accroché aux murs du château et que, ni le vent, ni la pluie, ni la tempête, ni la guerre, ne les atteignaient, comme des moules à un rocher. En dresser une liste serait fastidieuse, autant demander un recueil en plusieurs volumes pour tous les lister. Et en ce moment, Cylas commençait à devenir une fréquentation de la pire espèce. Lÿyn ne savait plus vraiment où elle en était. Et son attirance pour Cylas n'arrangeait rien. Mais alors rien du tout. La vérité était simple et pourtant ! Elle se sentait seule. Rien, sans appuie, Aélys et Sennar contre elle. Le pays contre elle. Sa mère loin. Son père encore plus loin. Jar, mort. Et elle sentait les pensées négatives, rabaissantes de l'Assassin. Elle la voilà discutant avec l'allié de ce crétin d'Imperator. C'en était presque irréel. Mais elle était heureuse. Une sorte de souffrance découlant d'un bonheur trop lointain et pourtant qu'elle pouvait caresser du bout des doigts.

"-Il n'y aucun honneur à ce que je sois là. Juste du malheur à ma présence.

Elle s'avança un peu et s'accroupit pour caresser Pulchra, cherchait un peu de réconfort. Étrange de voir à quel point son interlocuteur était doué pour réduire à néant ses défenses. Elles étaient prétendues incassables, Lÿyn avait toujours dit que son cœur était taillé d'une pierre des plus solides. Ce vent glaciale qui devait souffler en sa présence. Rien, un trou noir aurait plus de consistances que l'héritière à cette instant. Elle avait passé la discussion à sentir ses barrières cédaient pour les reformer. Plus dur et pleines de brèches. Elle essayait une fois encore de chasser ses sombres pensées, mais rien n'y faisait. Elle savait son arrêt de mort signer par sa faiblesse.

- Une commande personnelle peut-être ?

Une commande ? La question la prit au dépourvu malgré le fait qu'elle soit la plus logique. Par tous les dieux, qu'est-ce qu'elle foutait là ? Elle regrettait tellement son lit et sa suite. Elle se releva gardant une main dans la fourrure de son familier. Ses yeux pers étaient emplis d'hésitation. Être vraie, naturelle et sincère, voilà qui n’était pas donné tous les jours à Lÿyn et particulièrement en compagnie des courtisans. Toujours débitant mensonges sur mensonges pour complaire à la cour, elle s’octroyait de temps à autre de soupirer derrière ses éventails si cela devenait trop pénible. Vivre à la cour, qu’elle soit celle de Tingapour, de Travia, était une bien rude bataille de tous les instants. Toujours sur ses lèvres, se dessinait ce semblant de sourire, un sourire sans joie, calculé et froid. Sans en connaître la raison, peut-être parce qu’il s’agissait tout simplement de l'Assassin semblait l’avoir percée à jour dès leur première rencontre. Elle n’était pas heureuse, elle feignait de l’être. Mais cette nuit, devant pas s’armer de tout son art de séduction et de manipulation, voilà que son masque, digne du plus grand maître vénitien, la laisser tomber.

"-Ma commande t'étonnera sans doute. "

S'il y avait une chose que l'héritière goûtait autant, et peut-être même plus que l’intrigue dans laquelle elle se complaisait allègrement : c’était de voir les choses se dérouler comme elle l’avait prévue, et ses plans aboutir aux résultats escomptés. Le succès, dont certains se moquaient pourvu qu’ils puissent continuer à comploter, était pour elle cette petite touche finale, indispensable, qui donnait tout son piquant à l’affaire – et, il fallait bien l’admettre, flattait son orgueil qui se plaisait à voir ses machinations bien huilées suivre leur cours et s’achever comme elle l’entendait. Elle ne jouait pas que pour le plaisir de participer, et c’était bien la perspective d’une nouvelle victoire. Autant dire que sa soirée était gâché dans toutes les longueurs. Plus qu'un requiem et une symphonie de larmes pour poser la scène de ce premier acte dramatique.

-Je ne veux pas que tu assassines quiconque pour moi. Tu n'as pas besoin de moi pour faire couler le sang. Je veux que tu m'enseignes à me défendre !

Si Lÿyn était une ambitieuse notoire, dénuée de beaucoup de scrupules, elle n'aimait pas faire couler du sang inutilement. Et encore moins armé le bras d'un illustre inconnu pour tâcher de roses pourpres son âme et abreuver la terre d'AutreMonde. Beaucoup la craignait, sans rien savoir de ses scrupules. Dont l'une d'elle était entrain de devenir le bel Assassin.

Lorsque, Lÿyn sentit le regard légèrement méprisant de Cylas en se baissant pour caresser Pulchra, elle ressentit cette émotion qu'elle avait tant rêver d'oublier. Se sentir seule et perdue au milieu d'une foule hostile prête à dévorer. Ses ongles s'enfoncèrent jusqu'au sang dans sa
peau alors que le rire sarcastique de l'assassin s'enfonça au fond du cœur de la jeune femme. Un seul regard, une seule présence lui faisait autant d'effet que celui d'une foule entière. Et encore... Les foules, l'enseignement impérial apprenait cela. Mais par contre, affronter le regard d'un assassin, elle n'avait pas l'habitude. Elle se releva tout de même et planta ses yeux lagons danx ceux du demi-elfe.
Il avait tout de même dans son regard la même expression que la sienne. Certes, lui savait assassiner sans bruit mais sur le jeu de la politique, Lÿyn se savait les moyens de gagner. Il fallait juste qu'il reste calme, ce qui ne semblait pas être du tout le cas. Lÿyn remercia le ciel  qu'il ne puisse pas la tuer d'un simple jet de magie. Ces yeux semblaient brûler de la totalité des feux des enfers. Elle voyait presque une vague de colère montait en lui et ses jointures blanchirent intérieurement. Son corps -magnifique, il fallait le dire- se tendait pour ne pas céder.

- Mais pour qui vous prenez-vous, mademoiselle Duncan ? Ou plutôt devrais-je reformuler la question... Pour qui me prenez-vous ?  

La phrase arracha un soupir de soulagement intérieure à la jeune héritière. Au moins, son futur instructeur avait du caractère, elle n'était pas venue ici pour avoir un autre laquais. Et surtout, cette colère la rassurait, elle se savait bien plus amène de le gérer énervé que lorsqu'il était calme. Son regard la détruisait trop. Il allait d'ailleurs falloir rapidement régler le problème. Elle voulait laisser un sourire suffisant gagner ses lèvres mais n'y parvient pas.

"-Je ne vous prenais pour personne. J'espérais tout simplement que...



Dans une autre situation, une qui l'aurait permit -la seule qu'elle voyait était seule dans sa chambre ou dans les bras de Lash- elle aurait éclater de rire. Pas un rire hypocrite ou encore moqueur, juste amusée. Elle avait en tête l'image mental de Cylas vêtue d'une robe de soir verte clair avec des petites bordures dehors jonglant avec un couteau. Elle savait tout même qu'il n'offrirait pas ses services à n'importe qui. Et c'est ce qui plaisait à Lÿyn. La jeune demoiselle avait le goût du défis et elle adorait sentir l'adrénaline courir dans ses veines.

"-Si tu avais été un vulgaire assassin de bas-étage, je ne serais pas devant toi."

L'heure était peut-être à la vérité. Enfin dirait certaines mauvaises langues,  ce n'est pas trop tôt. Pourtant on apprenait à la famille impériale à mentir -omettre les éléments inutiles selon les professeurs afin de conserver un minimum de politiquement correct- depuis le berceau, presque avant de marcher. Et l'enseignement de Jar qui suivait n'aidait pas plus la demoiselle à se débarrasser de cette très mauvaise habitude. Mais il y a un temps pour tout
-   Il va falloir trouver autre chose pour me décider. Enfin, non, ne trouvez rien et foutez-moi la paix, rangez votre magie de merde et cassez vous.  

Elle inspira quand même profondément. Lÿyn était profondément amoureuse de la magie et elle n'aimait pas du tout qu'on insulte son passe-temps. La question restait entière, que pouvait dire la jeune femme pour convaincre cet homme si têtu. Elle l'avait souvent vu, observé discrètement puis l'intérêt l'avait prise jusqu'à la poussait en secret dans une ruelle sombre du continent interdit.

-Je ne partirais pas sans t'avoir convaincu. Je n'ai pas pris tant de risques pour n'importe qui et je ne viens pas juste de demander de m'offrir gentiment des cours. Je ne suis pas là pour me servir de toi. Considère ça comme un simple contrat.

Elle sourit avec sincérité, une de ses mains faisant lentement tourner un filet bleu de magie. Elle faisait toujours ça quand elle était heureuse ou pensive. Restez à savoir quelle était la véritable bonne réponse...
Au fond, elle était prête à beaucoup pour avoir ses cours. Elle savait qu'en magie personne ne pouvait la tuer d'un seul coup, elle saurait s'enfuir. Mais, elle se savait toute nue sans magie, comme une âme exposée. Elle devait le convaincre, le persuader. Une ombre passa dans ses yeux bleus, éteignant l'habituelle flamme ironique.