ELALYA + I know you ? /flashback/

Poursuite.

Elenwë & Amalya

Obéir. Voilà un mot qui ne figurait pas dans le langage de la jeune Elenwë. Obéir ? Et en plus à sa mère, une femme trop clémente et qui n'avait aucune autorité sur sa propre fille ? Mais c'était une blague ! Le jour où la princesse des elfes écouterait Vashti, reine de Selenda, n'était pas encore arrivé. Alors que la reine lui avait ordonné de rester au palais pendant "l'audience très importante" à laquelle elle assistait, Elenwë - n'en faisant rien - avait préféré quitter son logis pour aller rendre visite à son peuple. Parce que oui, d'après elle, la seule manière de bien diriger un pays était d'être le plus proche possible de ses sujets, de comprendre la vie en dehors de la sécurité omniprésente du Palais Royal et d'ainsi pouvoir cerner au mieux les problèmes qu'on lui présentait. « Quand je serais reine, le royaume de Selenda sera tellement bien dirigé qu'aucune de mes futures progénitures ne pourra m'égaliser. » disait-elle à qui voulait bien l'entendre. Personne, au palais, n'osait la contredire, son entourage connaissant fort bien son caractère brûlant, mais tout le monde la trouvait bien prétencieuse et impétueuse de dire cela. Prétencieuse ? Pour Elenwë, ce n'était pas de la prétention que de vouloir toucher les étoiles, mais plutôt de l'ambition. Même du haut de ses 53 ans - un âge plus que jeune pour les elfes -, la jeune princesse savait se défendre face aux réprobations de ses sujets et il n'était pas commun de la voir plier devant les volontés de ses parents. C'était donc en cette belle journée de Trebo que l'elfe blonde était sortie dans les rues de la capitale, simplement vêtue de sa fine armure de keltril et d'une cape ocre à capuchon qui lui permettait de cacher une partie de son visage - histoire que des gens de la reconnaissent pas au passage. Elle était partie tôt le matin et ne comptait rentrer que tard le soir. Elle passa une bonne partie de la matinée à parcourir la grande ville de Seborn, repérant les marchands clandestins, localisant les habitations dégradées. Elle se surprit même à fourrer un crédimut d'argent dans la main d'un petit elfe brun qui semblait perdu. S'il était vrai qu'Elenwë avait un fort caractère et une réputation de teigne au palais - chose qui la faisait bien rire, elle qui ne se considérait pas du tout comme ça -, il était totalement faux de dire qu'elle n'avait pas de coeur, pas d'amis, qu'elle ne souriait ni ne riait jamais. Parce qu'au fond, Elenwë était quelqu'un de charmant, de drôle et de compréhensif. C'était juste qu'elle aimait quand les choses étaient bien cadrées et si possible faites à sa manière. Il était à peu près l'heure du déjeuner quand la princesse blonde arriva enfin à destination : le côté sud de la ville, plus exactement à la porte qui menait à l'extérieur de la capitale. Elenwë n'était jamais sortie des remparts de la cité elfique. Jamais. Et comme tous les enfants de son âge, elle avait des rêves. Et voir le monde extérieur en faisait partie. Sa mère lui avait dit que, petite, elle avait beaucoup voyagé. Mais Elenwë ne s'en rappelait pas, alors elle se disait que ça ne comptait pas vraiment. Elle se demandait si, plus âgée, quand elle serait reine, elle aurait du mal à diriger un pays tout entier. Mais sa conviction et sa force mentale approuvaient toujours cette question. Elle n'eut cependant pas le loisir d'approfondir plus en avant le sujet qu'un bruit discret mais audible pour ses oreilles sensibles et pointues lui fit tourner la tête. Elle ne vit pas l'objet du bruit tout de suite, scrutant le coin sombre duquel provenait le son suspect. Mais quand elle se dit que ce n'était rien d'important et qu'elle s'apprêtait à continuer sa promenade, elle la vit. Cette ombre fine et rapide qui se déplaçait de mur en mur. D'où venait-elle ? Elenwë ne le savait pas. Mais une chose était sûre : elle n'allait pas tarder à le découvrir. Sans réfléchir, d'instinct, l'enfant elfe se mit à poursuivre l'ombre, bien décidée à savoir si on l'espionnait - après tout il n'y avait jamais personne dans cette partie-là de la ville - ou si c'était un hasard, et qu'elle s'était trompée - ce qui était très peu probable, car de son vivant, Elenwë pensait ne jamais se tromper.

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Attrape moi si tu peux
Elenwë & Amalya

Être la fille unique du Président des Vampyrs n'avait pas toujours des avantages. Beaucoup pensaient que c'était la belle vie, l'assurance du luxe et de la prospérité. Mais on oubliait souvent qu'il fallait aussi supporter la politique et les voyages déroutants.
Amalya ne pouvait pas dire à son père qu'elle était l'un des meilleurs agents de la Brigade Noir, et qu'elle devait rester en Krasalvie pour chasser les BHS. Le secret était un fardeau, mais elle devait faire avec. On allait la remplacer pendant quelques jours, pendant qu'elle suivait son paternel à Seborn, la capital du royaume des elfes. Un peuple que la vampyre n'avait pas vraiment l'habitude de côtoyer. Ils étaient un peu trop... extrêmes à son goût.

Une fois arrivée sur place, Amalya faussa compagnie à son père et les autres vampyrs venus pour l'occasion. Elle l'avait plus de 100 ans, elle pouvait donc se balader où elle voulait sans avoir à rendre des comptes. Une liberté bien venue, qui lui permettait de faire des rencontres et chasser ce qu'elle considérait comme le mal de son beau pays qu'elle aimait tant, voir ailleurs de temps en temps.
Elle n'emmena avec elle que son familier, qui aurait lui aussi préféré rester au palais, afin de se reposer en toute tranquillité.

La vampyre blonde se glissa dans les ombres, toute en discrétion et silence, pareille à une panthère... un poil original. Elle détonait, dans son royaume noir et argent. Mais elle aimait ça, être différente, un peu exubérante. Jamais personne ne lui avait rien dit, car tout le monde avait peur de voir le Président montrer les crocs pour protéger sa fille adorée. On ne touchait pas à Amalya, un point c'est tout. Celle-ci trouvait tout de même ça un peu étouffant, pouvant se débrouiller toute seule et surtout, voulant faire ses propres armes. On ne la prendrait jamais au sérieux si papa était toujours derrière elle. Au moins sa superbe mère, froide et si peu maternelle, laissait son enfant tranquille, la poussant même à souffrir un coup pour comprendre qu'elle était pas la meilleure. Cela pouvait paraître plutôt cruel, dit comme ça, mais justement, Amalya aimait ce côté "libre".

Tandis qu'elle longeait les murs, les yeux grands ouverts pour ne pas perdre une seule miette du spectacle qui s'offrait à elle, la vampyre sentie une présence. Rien de grave, me direz vous, mais ce qui mit Amalya en alerte, ce fut se rendre compte qu'elle était suivie. Elle envoya un signal à son chow-chow, qui lui fit parvenir l'image d'une elfe blonde un peu trop curieuse.

Elle fit comme si de rien était, continuant sa marche, jusqu'à tourner dans un coin de rue peu peuplé. Elle se glissa dans une brèche et attendit quelques secondes... avant de se jeter devant l'elfe. Amalya fronça les sourcils et dit d'un ton ironique:

- Alors, on est perdu ? Désolé, mais je ne suis pas du coin.

Autant traquer, elle aimait, mais être elle même la "proie"... non merci.

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