Axalie ou la femme masquée. Regarde-toi Axalie, à te pavaner, à jouer les courtisanes, à te servir de ton nom de famille pour justifier ta simple présence ici. Un petit mensonge, et puis un autre, et un plus gros, et au final la montagne devient si imposante que tu commences toi-même à y croire. Presque. Tu es Axalie L'irean. Faux. Mais t'y crois. C'est la seule chose que tu crois à peu près car tu le veux. Mais tu es une femme de peu de foi. Tu ne prêtes foi qu'à tes propres mensonges, ceux que tu sers à la louche à tous ceux qui trouvent ça plus plaisant que d'entendre la vérité. Tu mens, encore et encore, mentant pour gagner la confiance des gens et les trahir ensuite car là est tout le paradoxe de cette société d'hypocrisie. Plus vous mentirez plus les gens vous aimeront et vous feront confiance. Il s'agit de brosser les gens dans le bon sens du poil, il s'agit d'être au courant de tout, il s'agit d'être courtisane comme ils l'étaient au moyen-âge. Tout ça ce n'est qu'un jeu. Et ce jeu tu l'adores. Tu t'en délectes plus que n'importe quoi d'autre, tu t'y oublies et bientôt peut-être le jeu te consumera. Mais tu en veux plus, toujours plus, tu te sens grisée. Tu oublies que tu n'es pas de la cour. Grande manipulatrice, tu tors les gens pour qu'ils fassent ce que tu désires et tu perds de vue la réalité de ta condition. Tu n'as aucun droit de faire ça, tu n'es qu'un parasite. Mesquine. Traîtresse. Le genre de cristalliste prête à tout que l'on retrouve invariablement dans les romans policiers. Mais dis-moi, toi qui est reine du bal masqué, qu'as-tu fait de Riley ? La Riley qui veut écrire des articles de qualité au lieu des ragots qu'on lui demande, la Riley qui se balade avec son Mrrr autour du coup, la Riley qui est très auto-critique et ne manque pas une seule occasion de balancer la vérité dans la gueule des gens et dans la sienne aussi, la Riley qui vit avec et pour la passion. T'en as fait quoi ? Tu l'as perdue dans la mascarade ? Elle s'est jointe à la ronde, elle est allé danser avec un inconnu, et elle n'est pas revenue. C'est ce travail qui t'a rongée, qui t'a gonflée d'ambitions empiriques, bye-bye Riley la terrienne. Plus qu'Axalie et ses robes et ses ragots et sa mode et son Mrrr à l'air plus prétentieux que jamais. Intrigante. Et tu aimes ça. Trop peut-être.