Vous savez, dans ma famille, on a toujours été un peu cinglés sur les bords. Mon père était paranoïaque, son père voyait des licornes partout où il allait, et ma mère qui détestait ce dernier a une fois tenté de le tuer. Moi, voyez-vous, je n'obéissais jamais. J'écoutais, c'est sûr, parce que je savais que j'apprendrais des choses utiles, mais obéir, ça jamais. Et pour ça je faisais partie des cinglés de la famille. Non mais, vous y croyez, vous ? Parce que je ne suis pas une gentille fifille bien docile, je suis folle ? Moi au moins moi je ne cherche pas à tuer tout ce qui bouge et je ne vois pas non plus des chevaux blancs à corne parlants !
Enfin bref, ce n'est pas ça le sujet principal. Dans ma famille, on a tous eu la "chance" d'être des sortceliers. Bon, je ne vous parle pas de pouvoirs ultra puissants, mais disons qu'on se débrouillait. Le seul inconvénient, avec grand-père, c'est que dès qu'une de ses licornes imaginaires s'approchait trop près de lui, il jetait des éclairs dans tous les sens, et vu que la maîtrise magie n'est pas notre fort, vous comprendrez qu'il y a eu quelques dégâts. Mais nous n'utilisons la magie que très rarement, voire même pas du tout.
La partie la moins amusante concernant mes parents, c'est que Papa a perdu toute sa famille quand il était jeune, il ne lui restait plus que son père qui a commencé à divaguer à ce moment-là tandis que son fils voyait du danger partout. Maman, quant à elle, a toujours eu des solutions radicales, c'est héréditaire faites-moi confiance. Heureusement pour moi (et pour vous) j'ai dû passer entre les gouttes.
Malgré ça, nous étions une famille unie.
Haha, vous y avez cru ! Non mais sérieusement, un père parano, une mère psychopathe et un grand-père hallucinant toutes les deux secondes, c'est ce que vous appelez une famille unie ? J'étais d'une normalité ennuyeuse vous savez.
Mais je les aimais, tous, et je voulais les protéger avec mon nouvel arc offert par un ami de la famille à mon anniversaire. Mon père au début a tenté de m'interdire de m'en servir mais ma mère a dit que ça me serait très utile, et grand-père m'a demandé de ne pas viser les licornes. Alors j'ai appris, et j'ai adoré ça. Je voulais non seulement protéger ma famille mais aussi devenir la mercenaire impitoyable crainte de tous à l'image de maman.
Mais pour ça il fallait aussi apprendre à se servir de la dague, du couteau de lancer et de l'épée. J'ai choisi les deux premiers, l'épée n'était vraiment pas mon fort. Mais je restais imbattable à l'arc. Maman avait une technique bien particulière qui consistait à ne pas viser.
Oui, vous avez bien compris, ne pas viser. Ça peut vous sembler incongru dit comme ça mais croyez-moi c'est utile, surtout aux personnes nées pour cela. Vous encochez votre flèche, bandez l'arc et tirez. C'est aussi simple que ça. Chez maman et moi, ça a été toujours été instinctif. On tirait en un seul mouvement, rapide et précis. Bon, bien sûr, il m'a fallu un peu de pratique au début.
Je n'ai jamais été choyée vous savez, et je ne m'en porte pas plus mal. Ça m'a rendu forte et j'en suis très satisfaite. Ce n'était pas le bonheur parfait (loin de là) mais ça me suffisait amplement.
Je n'ai jamais été très féminine vous savez. Les robes à fleurs et à froufrous, ce n'est définitivement pas pour moi (et puis ça sert à quoi d'abord ? tout ce que ça fait c'est que ça nous ralentit dans le combat...). J'aime les choses simples et pratiques. Et les pommes aussi. J'adore les pommes.