La pluie fouettait mon visage, mes cheveux étaient collés contre mon crâne et j'avais une folle envie de me moucher. Slurk! J'allais finir par mourir d'une pneumonie. Ce qui, comme vous pouvez le deviner, n'était pas vraiment dans mes objectifs du moment! Ce que je faisais ? Et bien, à l'origine, je traquais un dangereux sangrave accompagnée d'autres résistants. A l'origine hein...parce que maintenant, j'étais toute seule. Mes débiles de coéquipiers m'avaient laissés toute seule. Si je les revoyais, je leur exploserais leur tronche de crétins...d'un côté si je leur avais dit que j'étais la fille du Roi et de la Reine ils auraient fait attention à moi, hein...mais j'avais préféré gardé secrète mon identité, comme d'habitude. Premièrement parce que je ne voulais pas que mes parents sachent que je m'étais engagée dans la Résistance (ils m'auraient enfermée dans une tour sans porte...et sans fenêtre aussi...), et deuxièmement je voulais qu'on me considère comme une jeune femme "normale", et pas comme l'une des princesses du Lancovit. Moi et ma fichue fierté...la prochaine fois je la bouclerais dans un coffre fort. Histoire de pas voir ma vie raccourcie.

Je croisais un passant, un jeune homme brun super séduisant...il me regarda et détourna aussitôt le regard. Euh...j'avais du mal à le croire là. Un mec qui se met pas à baver devant moi ? Y avait un problème, nan ? Et puis un souvenir me revint, qui expliquait se manque total d'interet: j'avais modifié mon apparence. Chevelure blonde sans interet, corps maigre, peau très pâle avec des tâches de rousseurs...plus banal que ça, tu meurs. Au moins personne ne me reconnaîtrait! J'avais même transformé magiquement Abbadeth en un petit chat noir. Il l'avait un peu mauvaise, mais j'étais gentille, au début je voulais un oiseau...

Je le relevais le col de mon blouson noir et m'engouffra dans une ruelle sombre, le style d'endroit où les méchants se cachent pour commetre leurs méfaits ou attaquer les princesses (presque) sans défense...qu'il vienne me chercher, ce débile, et je le découpe en rondelle. Oui, je suis quelqu'un de très sûre de lui, faut pas chercher! J'attrapais le poignard dissimulé dans ma botte droite. Mon familier m'envoya une image de lui redevenu krakdent. J'allais accepter quand un bruit suspect se fit entendre, à quelques mètres de là où je me trouvais. J'avançais prudement, évitant de faire le moindre bruit et me plaquant aux murs humides. La pluie n'aidait pas. Ma vision était troublée par les gouttes, et les semelles restaient collées à la boue au sol. Slurk, slurk, slurk! J'esperais franchement que le bruit de mes bottes que j'essayais de dégager n'allait pas encore plus alerter ce qui se trouvait là bas...