La peste! La peste soit de cet idiot qui n’avait été capable de se remémorer un message des plus important! Et le voilà mort, maintenant, transpercé par un damné garde qu’il avait osé piquer au vif. Encore un indicateur de moins qui aurait pu lui révéler des données capitales.
Anya bouillonnait, pourtant les nouvelles n'auraient pu être plus bonnes. Le manque de sommeil la rendait irascible et intenable. Jouant avec un anneau autour de son cou, la jeune louve froissait la missive avant de la jeter au feu, allumé pour l'occasion. Clay la demandait, pour qui la prenait-il ? Une simple mercenaire, évidemment ce n'est pas complètement faux même si elle refuse de l'avouer, que l'on utilisait seulement lorsqu'on en a besoin. Qu'il fasse bien attention, qui sème le vent récolte la tempête. Sa dette ne compterait pas pour longtemps, dette qu'il ignorait d'ailleurs. Les première années de la Russe au Japon lui avait fait avoir un sens de l'honneur extrêmement fort. Un dette reste une dette ! Quoi qu'il se passe, l'honneur compte plus que tout. Aurait-on trouvé l'héritière spirituelle des samouraïs ? C'est fort possible, elle a toujours été très influencée par leur histoire. Comme elle, ils n'avaient jamais reculé devant le moindre meurtre.

Les aiguilles avaient enfin daigné tourner et avisant l’horloge surplombant la cheminée, la jeune femme se décida à sortir. L'Impératrice requérez leur présence. C'est détendue et aussi peu méfiante que puisse l'être Anya qu'elle se mit en route. Toute la nuit, des missives avaient circulé entre le Lys Noir et Les Sangraves. Il avait récemment fait une livraison très importante d'armes variés et leurs résultats furent appréciés. Pourtant, elle n'avait pas la moindre idée de leur utilité et rien ne pouvait plus l'énerver. Être mise sur le carreau, rien n'était plus insupportable. Des yeux, elle cherchait son ami. Ami ? Un mot bien creux dans la jolie bouche mutine d'Anya. Qui donc pouvait se prétendre son ami ? Personne, c'est là, la seule vérité. Tant et si bien que ce mot puisse avoir un sens avec elle. L'air était frais aux abords du Crystalo’tech. Encore un nom tonitruant pour un simple bâtiment de propagande. Sans parler de la foule servile qui l'entourait. Une envie de vomir prit la jeune femme à la gorge, lui donnant envie de vomir. L'air froid calmé un peu la réaction forte de son corps. Elle qui avait toujours chercher à esquiver la servitude. Quelle damnation que de voir des gens se prélassaient dans celle-ci. Pour s'ôter ses mauvaises idées de la tête, elle s'amusait à passer de flaques en flaques.

La chef du Lys Noir s'arrêta à l'entrée. Encapuchonnée, elle cherchait l'héritier des Adamson du regard. Où était ce crétin finit ? Elle avait besoin qu'il reste en vie et un assassinat dans cette foule n'a rien de compliquer. C'est même un jeu pour les véritables. Un jeu fort ennuyant. Mais ce qui allait se passer l'était moins. L'Impératrice s'avançait. Anya lui reconnaissait une certaine prestance et la respectait pour sa force. C'est la seule chose qu'on peut obtenir de ses gens là.

« -Si nous sommes ici aujourd'hui, c'est pour vous annoncer une bien triste nouvelle. En effet, mon époux, Sennar Duncan, a depuis deux semaines disparu de la circulation interplanétaire. Mais plus grave encore, l'enlèvement de l'imperator a été revendiqué par la chef des sangraves et désormais connue de tous : Magistra. C'est pourquoi l'empire d'Omois demande le droit de passage de ses troupes armées sur l'ensemble des Terres Autremondiennes. »

Quelle sainte horreur ! Pour qui prenait-elle son mari ? L'égoïsme typique des puissants. Une bande de crétins inconscients de leur propre défaut. Leur égo était souvent très impressionnant et mal placé. C'est la vanité qui nous emmène dans les ennuis et l'orgueil qui nous y fait rester. Ce qui fait des héritiers du pouvoir des bien piètres dirigeants. Il y a évidemment quelques exceptions. Mais un orgueilleux de moins sur le plateau. Et son instinct lui disait que ses armes avaient aidé. C'était une petite fierté. Et Clay devait être ulcéré. Sa petite fierté avait dû en prendre un coup sévère. La louve aurait presque parier qu'il allait refuser. C'est à cette pensée qu'elle le repéra. Quand on parle du loup, le voilà qui arrive ! Anya rit seule à cette blague. Trop préoccupé, il l'en avait oublié. Elle se glissa à ses côtés. Lorsqu'il se tourna vers la jeune femme, il lui adressa un grand sourire. Elle le lui rendit d'un sourire mutin et amusée. La situation promettait des rebondissements des plus adorables.

« -Ah Anya ! Te voilà ! T’as entendu ça ? Ça me donnerait presque envie de pleurer. »Fit Clay, cynique.

Un sourire mutin s'étira sur les lèvres de la jeune femme. La situation était particulièrement cocasse. Mais son Clay était encore entier et une once de plaisir apparaissait dans son cœur. Tellement légère, tellement lointaine, tellement rare. Elle se glissa face à lui.

« -Clay. J'ai entendu. Tu sais que tu pourras toujours compter sur mon épaule sur épancher ton malheur.S'exclama-t-elle. -Par Lucifer, à qui doit-on...
-Sortcelières, sortceliers. L'heure est grave...déclara un homme sur le ton plein d'une mièvre dignité bien à la situation.»

Anya leva les yeux vers la source de la voix. Qui ? Qui l'interrompait ? Plus le moindre éclats de rire dans ses yeux. Elle voulait tuer cette silhouette volante. Une dague tirait en pleins cœur. Surtout que la silhouette lui été familière. Ami ou Ennemi ? La question est bonne, mais ne changerait pas le résultat. La Panique dans la foule la poussa tout de même à faire semblant. Un peu de comédie était toujours sympathique.

« -Maintenant que nous paniquons. Que faisons-nous ? J'ai bien envie de ruiner cette petite fête. Surtout lui, ose la louve en se passant la langue sur les lèvres.»

Si le début avait énervé Anya, la fin manquait de la rendre folle de rage. Et personne, personne au grand jamais ,e veut voir une louve pleine de rage. Surtout quand cette louve a les moyens de vous faire assassiner. Les humains les avaient si longtemps haït. Il est dans leur nature de rabaisser sous Terre, même sous la demeure d'Hadès ce dont ils avaient peur. Et les Loups avec leur force, leur puissance. Le racisme était pire que tout sur AutreMonde. La traite négrière n'était pas encore de retour et pourtant on n'en était pas loin. Des prétendus spécialistes baragouiner à qui voulait bien l'entendre qu’aujourd’hui tous été égo. C'est un mensonge, un énorme mensonge. Juste le fait que l'impératrice demande ça, c'était une insulte, une odieuse insulte. Elle ne se souvenait pas vraiment avoir ressenti de l'affection pour la race humaine. Seulement du dégoût, du mépris et des envies d'exterminations les plus sombres.

-...Je le sais. Vous le savez. L’impératrice elle-même le sait. Nous le savons tous. Mais ce n’est pour autant pas le moment d’avoir peur, non, pas maintenant. –Dit-il en levant le poing vers le ciel- Il faut se mobiliser face à la menace, il faut lutter contre les sangraves.  N’ayez pas peur, car aujourd’hui je viens vous annoncer l’existence d’une organisation qui se bat pour vous. On la nomme la résistance. Nous sommes unis dans un même but, anéantir les sangraves. Et ces deux dernières semaines nous les avons traqués pour retrouver Sennar Duncan, notre Imperator. Car oui, c’est notre  Imperator et il faut tout faire pour le ramener. Nous sommes libres et nous allons nous battre afin d’assurer votre protection. Mort à Magistra !déclara le garde de ce même ton plein d'une mièvre dignité bien à la situation, et bien aux envies de sang d'Anya.
- Non, lui on va le laisser tranquille tant qu’on ne sait pas de qui il s’agit. Par contre, pour gâcher la fête je suis totalement d’accord. Il faut trouver un moyen de bien faire comprendre que les loups ne vont pas laisser leurs frontières ouvertes pour les Omoisiens. Il faut leur montrer que ce n’est pas eux qui commandent partout.»

Anya avait envie de prendre le cou de se garde et de la faire tourner, lentement. De sentir les vertèbres se déplaçaient les unes après les autres, gémir sous la torsion de ses doigts nus puis dans un dernier craquement rendre un dernier grincement. La tête pendante, le corps sans vie s'écroulant dans un bruit sourd, la caresse de ses mains qui ferment pour une dernière fois les paupière de cette homme. Sa beauté ténébreuse ne gâcherait rien à la scène, lui apporterait plutôt un doux éclat lugubre, plus encore qu'elle ne pourrait en avoir avec un simple coup de couteau sou la carotide. Peut-être qu'avant de le tuer, elle en ferait son amant. Ses yeux froids de biche étaient vides mais ses lèvres esquissèrent un sourire à mi chemin entre le sadisme et la perversité.

Pourtant, il lui fallait remettre à plus tard ses beaux projets. Et bien sûr quelque peu macabre. Elle n'était pas là pour son intérêt personnel. Anya respectait la force, sous toutes ses formes. Et les loups lui avaient prouvé la leur avant de la lui passer. Et lorsqu'on les rabaisser, elle serait prête à se jeter dans la gueule du loup -sans mauvais jeu de mots- pour ne plus être remise à terre. C'est donc avec quelques brides enthousiasmantes qu'elle reprit la parole.

« -Si tel est ton désir, je vais me faire un plaisir d'aider à danser ses malheureux pantins. Ses paroles en ont réconfortés plus d’un. Il est temps de leur rappeler la réalité et de semaient la peur. Sinon ils pourraient avoir des mauvaises idées. Comme celle de s'unir. »

Depuis qu'ils avaient été reconnus officiellement, qu'ils avaient pu traquer, capturer peut-être torturer ceux que l'on soupçonne d'être Sangrave, les résistants brillaient d'une aura de suffisance qu'il fallait faire disparaître. Elle remarqua un vent de désapprobation. Résistants sur AutreMonde ou comment se faire haïr en quelques jours. La jeune russe prit son briquet. Il vient de terre et il a un passé que l'on pourrait dire sanglant. Mais jamais il n'avait servi à de si grands actes. Elle allait enflammer une tenture. Mais avant même qu'elle n'eut le temps de sortir son briquet, au moment même où elle y pensait, le feu se déclara plus loin, se propageant à une vitesse exceptionnelle. On hurlait, on avait peur. Personne ne savait à qui faire confiance. Peut-être était-ce son voisin qui avait déclencher l’incendie. La fumée faisait tousser les plus fragiles. Les flammes brûlaient sans fin; La Crystalo'tech se transformait en enfer, à la plus grande satisfaction de la japonaise. Maintenant, ils allaient vraiment paniqués. Après, on pourrait agir. Anya attrapa la main de Clay et le traîna à l'intérieur tandis que tous cherchaient à s'enfuir. Elle le traîna sur une estrade et lui murmura à l'oreille :

« -A toi de jouer. Sauve leur la vie et ils t'en seront reconnaissants. Je compte sur toi pour tous les diriger et les sauver. Vains et l'Histoire n'oubliera pas ton nom,puis elle éleva la voix et s'adressa à la foule en contre-bas. Mes amis, fuyez ! L'heure aussi grave soit-elle ne vaut pas votre vie s'éteigne pour le bien des grands. Sennar a déjà été prit par les Sangraves et nous le savons tous, ils sont à l'origine de cette hécatombe. Pourtant, l'impératrice fuit entourée de ses gardes et nous ? Nous brûlons sans que son cœur ne rate un battement. Qu'elle nous donne une preuve de sa bonne volonté et je la suivrais jusque dans les pires enfers. Mais tout ce qu'on fait ses amis résistants, c'est de nous marquer à jamais !», dans le même temps, elle montra une vieille cicatrice sur son ventre.

Les cris continuaient mais la panique était lancé. Ton pouvoir s'enfuit jolie poupée et bientôt il t'étranglera dans ton sommeil. Après t'avoir murmurer des mots si doux. Tes épaules ne tiendront pas et c'est absolument enchanté qu'Anya participe à ta chute doux pantin. Mais d'abord, tes résistants vont se souvenirs de mon nom, sans même le connaître.

Rarement Anya prônait l'amour et la survie de tous. Tous les sauver. Une bonne action pour tous les tenir et dans les nébuleuses ténèbres de la folie les emmenait. Mais il fallait bien réussir à devenir leur personne de confiance. Pour mieux enfoncer un couteau dans le dos. Surtout que Clay était un allié de choix et si le sort lui était trop défavorable. Elle aurait sa tête sur un plateau. Un cadeau contre menues rémunération. Les yeux rivés sur la mer, la nippone avait en elle un mélange de mélancolie et d'intense joie en fixant ses personnes qui hurlaient de peur. Oui de joie intense. Après l'humiliation de sa jeune vie, Anya se vengeait. Disparue l'innocente enfant qui racontait des histoires. Et la douce adolescente était devenue une vénéneuse demoiselle, trempant dans la vénalité et les complots. Non, même pas le passé d'Anya Lindholm ne pouvait venir au secours de la foule enflammée qui se jetait dans la gueule du loup... Ou plutôt de la louve. Pauvre d'elle, mais comme le pensait la courtisane, cela forgeait l'esprit et le caractère.

Alors non, elle ne s'était pas donné en spectacle par gentillesse ou encore pire miséricorde. Qui donc était miséricorde dans ce monde. Il n'y avait qu'une seule personne à suivre et c'était soi-même. Rien que l'espoir qu'elle voyait naître dans leur yeux à chaque mot la conforter dans son avis. Le peuple d'AutreMonde méritait qu'on leur ouvre les yeux. A la manière forte. Et c'est avec un plaisir presque malsain qu'elle poursuivait sa diatribe contre leurs dirigeants. Mignons, allons voir si les roses pourpres éclosent sous les coups des frères. Une guerre civile est la plus sanglante des guerres. Aïka se délectait déjà de ce remake des pires luttes terriennes. Guerres civiles romaines, guerres de religion. Que de crimes ont commet en ton nom miséricorde. Histoire, que de leçons tu as voulu nous donné. Pourtant... Et c'est cette stupidité qui fait qu'Anya se réjouit de voir leur innocence flambait sous les feux de Satan.

La jeune femme sentait dans son dos d'abord le poids du regard de Clay. C'était un meneur sur le terrain, un homme d'action mais ici, c'est à elle de mener la danse. Et quelle tango du diable elle allait faire danser. Pendant un moment, elle avait imaginé l'option que ce tango se finirait dans des draps. Puissance sauvage et violence des actes. Une belle preuve des amants maléfiques unis jusque dans leurs êtres. Une osmose entre deux esprits ambitieux. L'idée était belle et alléchante. Le goût d'une pomme de discorde doublée de celle d'Ève bien mûre. Lorsqu'il s'avança pour prendre la parole, elle sentit son regard la caressait pour s'attarder sur cette cicatrice bien visible. Ses yeux était lourd de sens et quand il reprit la parole,  sa voix était rauque et ses mots -simples- tombaient juste aux oreilles de ceux qui ont peur. Elle n'en avait pas trop fait se rassura-t-elle. Sa crainte aurait été de complètement effacer Clay, elle n'était qu'une assistante.

Elle se sauta d'un bond, prise d'un élan de motivation aussi fulgurant que malsain pour porter un coup fatal aux dirigeants. Elle tentait de calmer les colères de son démon. Les situations non prévues étaient du genre qu'Anya préférait largement éviter. Manque de chance, Il avait fallut qu'elle se fasse avoir par un simple feu, dont elle avait été incapable de se défaire seule, et comble de la malchance, elle avait dû improviser. Autant dire, gérer en même temps un nouveau plan, les mouvements d'humeur de son démon et son énervement de s'être faite avoir. Au même titre que tous. Oui, Anya ne se considérait pas comme une simple brebis. Ou alors une jolie brebis égarait pour un loup indiquant soi-disant le bon chemin à une jeune enfant dans la forêt, pour mieux la dévorer ensuite. Se fondant dans la foule comme une ombre, elle s'approcha de Clay et lui murmura à l'oreille :
« -On se retrouve dehors. Je compte sur toi pour être un héros.  »

Elle s'esquiva dans l'espoir d'aider la maximum. D'un bond, elle sortit une personne des décombres et regarda autour d'elle le chaos. Il était temps, l'enfer tombait sur terre dans un silence morbide. Les cris d'agonies n'atteignaient pas la jeune louve qui regardait le chaos de son regard vide si habituelle. Le feu s'étendait, la terrasse impériale était complètement réduite en cendre. La moitié de la salle était bloqué et l'air s'emplissait de fumée. Elle toussa en avançant, aidant un vieille femme à esquiver les débris. Pour la première fois depuis longtemps, elle regretta de ne pas avoir de magie en elle. Et ce qui en avait une suffisamment puissante pour agir avait fuit. Les sortceliers sont des hommes ingrats, ambitieux et lâches. La plupart du temps, ils ne prenaient pas trop de risques inconsidérés. Clay avançait à l'avant, un bambin braillard dans les bras, repoussant tous objets leur bloquant le passage. Elle ne put d'empêcher de siffler d'admiration en guidant son troupeau vers le Paradis. Dans son regard d’azur brillait cette étrange lueur d’incrédulité teintée d’espoir. Une lueur de renaissance.

« -Courrez ! Par-là, suivez le grand ! », hurla-t-elle ponctuant ses paroles de grands gestes.

Anya Lindholm se promit tout de même mentalement de trouver le coupable. Elle n'aurait que quelques jours. Pas plus de cinq. Cinq jours, c’est le temps qu’il faudrait à Anya pour mettre la main sur l’homme qu’elle cherche. Trois jours, beaucoup de culot, une discrétion à toute épreuve, et un manque de scrupules absolu - autant de qualités dont elle savait admirablement faire preuve. Beaucoup de culot pour oser se lancer dans une aventure qui pourrait lui coûter quelques plumes, une discrétion à toute épreuve parce qu’elle tenait aux dites plumes, et un manque de scrupules lui permettant de mettre un énorme bâton dans les roues de son propre camp. Elle était quasiment sûre que les Sangraves étaient derrière tout ça. Et il faut bien avouer que malgré tout, Anya faisait parfois preuve d'orgueil. C'est plutôt une curiosité maladive et un besoin de ne pas se faire surprendre. Et là, elle s'était faite surprendre et elle ignorait où était passé Sennar. Ô, elle ferait regretter son ignorance à Magistra. Bouse de Slurp, elle ne supportait pas d'être mise à l'écart.

Elle réussit à sortir, couverte de suie. Sa toute nouvelle robe par tous les saints. Elle n'aimait pas du tout la fin de vie de sa robe. Elle aimait beaucoup cette tenue turquoise avec les jolies dentelles champagnes. Franchement, plus que tous ses corps carbonisaient et parfumaient l'air, le véritable crime était dans le massacre de sa tenue. Là, elle ne put retenir une moue, entre l’envie de se laisser gagner par un fou rire, la perplexité et peut-être une pointe d’inquiète en ne voyant plus Clay. Anya était à deux doigts de rire, ce qui aurait été de mauvais goût. Après une telle action, ça aurait été vraiment navrant. Le silence restait pesant, chacun fixait le Crystalo'tech qui brûlait dans l'air brumeux. Tout en s'assurant que personne n'avait besoin d'aide, elle se dirigea vers le futur chef de meute qu'elle traîna loin de la foule – sans lui prendre la main, une fois en une journée, c'est déjà un record. Sa mission avait était réussi à merveille, Clay était un héros et l'Impératrice une lâche.

« -On a réussi. Jamais je n'ai vu de coup porté avec tant de panache contre la dictature. », murmura Anya en s'approchant doucement de Clay. Sa démarche se faisait sensuelle tandis qu'elle s'approchait de son ami satisfaite ! Elle épousseta sa robe, fouilla le corps de son compère d'un rayon X. Puis, jetant un dernier regard de contentement au cadavre du monument qui brûlait dans un crépitement.

« -Que faisons-nous maintenant grand-chef ? »

Le regard perdu, Anya observait les ruines fumantes le regard dans le vide. Elle ne ressentait rien du tout pour les femmes hurlant leurs douleurs ou les hommes se plaignant de leurs malheurs. La guerre est là guerre et les Autre-mondiens s'attendaient à ne rien subir. La situation paraissait dérisoire par rapport à celle sur terre. Les yeux de Anya voyaient encore les meurtres, les viols et la terreur  qui régner sur Tokyo. Ses cicatrices prouvaient la douleur que représenter l'anarchie et cette situation n'avait rien d'une anarchie. Pourtant Clay voudrait sans doute les venger etAnya le suivrait.

Et il fallait bien avouer qu'elle soit Aïka ou qu'elle soit Anya, la demoiselle se fichait pas mal des autres. Elle savait que Clay n'aimait pas voir mourir ou encore tuer des innocents. Comme si l'innocence existait sauf chez les enfants et encore. Elle n'y croyait pas ! Et elle n'y croirait jamais. Meurtriers ou innocents, elle ne ressentait jamais de véritables sentiments pour eux. Ni pitié, ni colère... Juste de l'indifférence. Pourtant Clay voudrait sans doute les venger et Anya le suivrait. Cette histoire ne l'intéressait que pour une chose : ce qu'elle pourrait en tirer. Que ce soit des informations sur les Sangraves ou des outils de pression sur les gouvernements. Qui que soit la personne qui avait perpétré cet incendie, elle venait d'avancer la date de Noël pour la louve.

La jeune femme fixa le mâle alpha d'un air gourmand. Lui aussi avait subit l'assaut du feu et ses vêtements étaient tout aussi couvert de suie et brûlés à certain endroit. Mais définitivement, sa robe en avait pris un coup. Alors qu'elle s'approchait, la louve remarqua le loup qui tentait de paraître moins imposant, tout simplement impossible avec sa carrure de titan. Le regard aiguisé du loup en elle vit les coins de lèvres de Clay se relever et ses yeux devenir rieurs. Elle prépara son poing si le moindre éclat de rire jaillissait.

« -Evidemment que tout est parfait, puisque ce fut de notre fait. Et il faut les remercier, nous offrir une telle occasion. »

Elle sourit, son cerveau réfléchissant à mille à l'heure pour profiter de la situation déjà parfaite. Il était temps de rentrer dans la danse.

« -Laissons les choses décanter et rentrons comme tu dis. Mais évidemment que je suis superman, je pourrais encore revivre 20 fois cette situation avant de m'écrouler.  », sourit-elle, un sourire de prédatrice.