La forêt était sombre. Les arbres cachaient le soleil en laissant passer quelques rayons de lumière. Elle marchait. Seule dans les bois. Sans personne pour la guider. Annaïa suivait le sentier. Elle ne savait pas où elle allait. Ses cheveux brunâtres bondissaient au moindre pas. Sa robe blanche était salie dans le bas. Ses bottes noires étaient usées par le temps. Étrange. Elle savait une chose. Annaïa allait rencontrer une personne. Un homme de son âge. Avait-elle peur ? Non. La peur est une chose mais l'amour aussi. Elle croyait avoir trouvé son petit ami. Son premier. Comment était-ce d'embrasser quelqu'un ? Que ressentait-on ? Poser ses lèvres sur celles d'un autre. Le prendre dans ses bras. Se coucher dans la pelouse couverte de la rosée du matin. Se regarder droit dans les yeux en pensant à l'autre. L'amour. Mais pourquoi avait-elle ressentit le besoin de voir cet homme ? Du moins, c'est ce qu'elle savait. Elle devait y aller. Elle commença à courrir. De plus en plus vite. Elle était sûre qu'il allait être là. Mais où ? Où cet homme voulait-elle l'emmener ? Elle sentit soudain un coup sur sa tête. Elle voyait désormais tout embrouillé. Elle se retourna pour voir ce qui avait causer le choc. Un homme était devant-elle. À ce moment, elle s'effondra sur le sol.

En se réveillant, elle était dans un lit. Moelleux et doux. Elle avait mal à la tête. Elle se leva en essayant de marcher vers la fenêtre qui était devant elle. La chambre était spacieuse. Sur la table de chevet, il y avait un petit bol de clac-cacahuètes. Elle en ouvrit une et un léger "Clac" s'échappa de la coquille. Elle dégusta la noix : ses doigts étaient maintenant tout huileux. Elle s'approcha du rebord de la fenêtre en se léchant les doigts. À l’extérieur, il pleuvait. Un chemin s'en allait au loin vers les montagnes enneigées. Où était-elle ? Soudain, quelqu'un frappa à la porte. Elle sursauta et fixa celle-ci pendant une bonne minute. Elle se décida alors de prendre la couteau sur le plateau où elle avait pris sa clac-cacahuète puis se dirigea vers la porte. D'un mouvement geste et brusque, elle ouvrit la porte puis cria :

« Qu... Qui êtes vous ! Pourquoi m'avez vous enlevée ! Je veux des explications ! Où sommes-nous ?! » dit-elle en brandissant son couteau devant l'homme qui se tenait devant elle.

L'homme avait les cheveux blonds. Il était grand. Il devait avoir dans la vingtaine. Ses yeux étaient d'un vert éclatant. Il portait des vêtements étranges qu'Annaïa n'avait jamais vus auparavant. En regardant les habits de l'homme, elle remarqua qu'elle aussi était habillée différemment. Elle portait une petite robe jaune et ses cheveux étaient séparés en deux tresses dans son dos.

« Ne vous inquiétez pas Miss. Je ne vous ai pas enlevée. Je vous expliquerez plus tard. Je m'appelle Donagriel. Je suis un elfe. Nous sommes dans la ville de Seborn à Selenda. Sinon, voulez-vous un verre de lait de balboune ? J'en ai trois bouteilles dans la cuisine. » répondit l'homme d'une voix agréable.

La douce voix de l'elfe séduisa la jeune femme. Ses cheveux blonds lui donnait des frissons. Ses yeux en amande étaient faits pour elle. Elle avait trouvée son homme. Il n'avait pas l'air si méchant en plus. La question était pourquoi était-elle dans cette maison ? Même si elle appréciait Donagriel, elle fut incapable de s’empêcher de dire :

« QUOI ?!? Nous sommes a Selenda ?! Mais vous avez pensé à la façon dont je vais revenir chez moi ?! Et pourquoi suis-je ici si vous ne m'avez pas enlevée ?? Apportez-moi un verre de lait s'il vous plaît... »

L'elfe parut surpris de la réaction de la jeune femme.

« Mhh... Je vois. Descendez avec moi. Je vais vous expliquer. » dit-il en pointant la porte en bois.

Dans les escaliers, il y avait plein de cadres. Des photos de famille, des dessins. Un d'eux attira l'attention d'Annaïa. C'était un symbole. Une spirale avec une croix. Elle était sûre de l'avoir déjà vu quelque part. L'elfe l’appela et elle descendit jusqu'à lui. Ils débouchèrent dans une grande salle à manger. Donagriel sortit une bouteille de lait.

« Votre père était un grand sortcelier. Je le connaissait très bien. Il s'appellait Erfalt Stiner n'est-ce pas ? Je suis désolé d'en parler mais si vous voulez des explications il le faut. Donc votre père était un très grand ami de moi. Un jour, nous allâmes nous promener dans la forêt. C'était la nuit. On était jeunes. Il venait tous juste de t'avoir. Nous avions à peu près ton âge. Nous étions en train de suivre le sentier et c'est à ce moment que le drame arriva. »

Il fit une pause avant de continuer :

« Je perdit ton père de vue. Je le chercha pendant des heures. Quand je le retrouva, il était mort. Des morsures partout sur le corps. Quelques minutes après, j'entendit le hurlement d'un chatrix. Comment était-il arriver là ? Aucune idée. C'est pour cela que vous êtes ici. Vous devez découvrir pourquoi votre père est mort. Était-ce un chatrix ou une genre de force maléfique ? C'est à vous de le découvrir. » raconta-t-il lentement.

Il lui servit le verre de lait de balboune. Elle le fixa sans en boire une goutte. Annaïa eut peur un instant. Si ce n'était pas un chatrix, qu'est-ce que c'était ? Elle prit une gorgée de son lait puis un sentiment de bien être l'envahit soudain.